Causes et conséquences de la blessure d’abandon. (1)

Un nounours seul assis au bord de la mer . Au loin, brille le soleil.
Photo Alexas_Fotos Pixabay

La blessure d’abandon, tout le monde en souffre, sauf ceux et celles qui ont appris à l’apprivoiser. Vouloir nous en débarrasser fait partie du domaine du rêve.

Dans ce premier article sur la blessure d’abandon, nous allons découvrir les causes et les symptômes de cette blessure si vive dans notre cœur. Nous évoquerons également les dangers de la subir sans réactions de notre part entraînant un certain nombre de conséquences sur l’ensemble de notre vie.

Définition

Une blessure d’abandon est une meurtrissure au niveau de l’âme ou de l’enfant intérieur. La personne qui souffre n’a pas obligatoirement vécu un abandon physique mais a perçu durant son enfance un manque de soutien affectif du parent de sexe opposé.

Généralement, elle est ravivée à l’âge adulte par un élément déclencheur avec un sentiment de perte : une rupture avec un conjoint, un emploi ou un être cher.

Elle provient également d’une mauvaise estime de soi et de notre conviction que pour être aimées, nous devons plaire à tout le monde.

Les symptômes.

Lorsque nous subissons une blessure d’abandon, cette dernière nous fait ressentir tels un vide intérieur, une angoisse profonde avec des pleurs, du stress et de la déprime avec une sensation d’enfermement et d’inexistence aux yeux des autres.

Se manifestent également des problèmes respiratoires et la peur immense de la solitude qui viennent se greffer sur ceux déjà énoncés ci-dessus.

Ces souffrances difficiles à supporter peuvent entraîner parfois une automédication spontanée suivie d’une tentative de suicide. Des addictions inconscientes s’installeront en nous pour nous en libérer, du moins pour un temps.

Pourquoi en souffrons-nous ?

Nous avons subi durant notre enfance l’absence de soutien psychologique du parent de sexe opposé. Malheureusement, ce manque a intensifié chez nous la peur insupportable de la solitude. Dès que nous nous retrouvons face à nous-mêmes nous percevons parfois à tort l’abandon.

En effet, notre être intérieur étant addictif à cette blessure, nous percevons la solitude comme notre ennemie alors qu’aucune raison valable n’indique que nous sommes abandonnées.

Ainsi, enfouie dans notre inconscient, elle y demeure car nous préférons ne jamais vouloir nous retrouver seules pour éviter de souffrir à cause d’elle.

Hélas, face à la crise, notre premier réflexe est d’étouffer les signes accompagnant cette blessure. Mais le problème est que plus nous allons lutter contre les symptômes, plus nous allons lutter contre nous-mêmes, et plus nous allons souffrir de l’abandon.

Nous avons souvent refusé consciemment ou inconsciemment d’apprendre à la gérer malgré les circonstances de la Vie qui se sont présentées pour nous faire grandir et mieux vivre le traumatisme de notre enfance.

Les dangers.

Lorsque la gestion de cette meurtrissure initiale n’a jamais été effectuée, de nombreux dangers nous guettent que nous vivions seules, en couple ou que nous soyons entourés d’amis. Voici quelques pistes.

Seules avec nous-mêmes.

Sans aucun travail thérapeutique sur notre perception du sentiment d’abandon, de nombreuses peurs telles que l’angoisse face au noir, surtout au milieu de la nuit, et des phobies se développent en nous. (Les grands espaces, les espaces clos…).

Des pensées nostalgiques sur le passé envahissent notre cerveau et notre imagination vagabonde sur un avenir hypothétique comme la rencontre d’un amour parfait.

Pour faire taire les effets de l’écorchure, nous les remplaçons à chaque fois par de la nourriture (chocolat, sucreries) entraînant un surpoids.

Mais les signaux manifestés n’appréciant pas d’être combattus se renforcent et c’est ainsi que nous nous tournons vers une autre addiction plus forte à nos yeux. Cela peut-être de l’alcool ou/et le tabac.

Quand le corps s’habitue à la nourriture, l’alcool et le tabac pour remplacer la douleur, nous cherchons du secours auprès de la drogue voire le sexe, soi-disant d’après nous, plus apaisants que tout le reste.

Autrement dit, masquer notre être meurtri par des dépendances ne fait qu’augmenter notre accoutumance à la blessure d’abandon. 

Dans la vie de tous les jours.

Nous sommes tellement sous l’emprise du sentiment d’abandon, que nous avons développé en nous beaucoup de méfiance envers les autres mais paradoxalement le désir d’être entourées.

Ainsi, ce que nous préférons par-dessus-tout, c’est de partager nos ennuis et nos coups durs à notre entourage familial et amical afin qu’il nous accorde de l’attention et beaucoup de compassion.

Pour nous, il doit être présent à chaque fois que nous subissons les épreuves de la vie sans nous préoccuper s’il souffre également dans son quotidien.

De plus, nous comptons sur ses opinions pour décider, soi-disant, le meilleur pour nous-mêmes. Sauf que l’entourage ne connait pas véritablement notre cœur et nos réelles capacités.

A ce stade, nous vivons selon les convictions des autres et inévitablement, nos valeurs sont bafouées par notre seule responsabilité.  

En couple.

Notre sensibilité étant addicte à cette blessure de notre enfance, une dépendance affective hors norme s’est intensifiée dans notre esprit et nos émotions. Nous entrons donc dans le triangle de Karpman. (Sauveur, victime, persécuteur).

Le sentiment de perte dès que notre conjoint s’éloigne pour une journée dépasse l’entendement pour nous. De manière à éviter cette séparation, nous créons des scénarios de victimisation avec comme ingrédients du chantage, des menaces d’abstinence de sexe ou le silence dès qu’il nous interroge afin de lui prouver combien nous sommes malheureuses à cause de lui. (De victime à persécuteur).

Mais le drame peut surgir lorsque nous constatons que l’être aimé exerce sa passion et rit avec des amis sans notre présence. C’est ainsi qu’une jalousie et de la colère non maîtrisées de notre part peut aller jusqu’à détruire l’autre physiquement et émotionnellement. (Persécuteur).

Si toutefois, nous programmons une nouvelle rencontre suite à la séparation avec notre amoureux, elle se fera très rapidement et sans aucun travail thérapeutique entraînant fatalement le même scénario sentimental en commençant par vouloir sauver l’être aimé. (Sauveur).

Car pour nous, notre bonne humeur dépend uniquement de la réussite sans aucun nuage dans notre couple. Ce qui est difficilement atteignable.

Le besoin de reconnaissance manipulatoire.

Le besoin de reconnaissance manipulatoire s’opère de plusieurs façons dans notre esprit : lors de services rendus à autrui et le rejet volontaire de notre part suite à une déception face aux personnes que nous aimons.

Les services rendus à autrui.

Lorsque nous rendons service aux autres, nous prétextons que nous n’attendons jamais rien en retour d’eux. Pourtant, inconsciemment, nous espérons toujours des remerciements à nos actions. Et si les « Bravos » ne sont pas à la hauteur de notre espérance, nous devenons frustrées et nous nous replions sur nous-mêmes exprimant à quelques-uns « Quelle ingratitude de leur part ! »

Notre rejet volontaire pour cause de frustration.

Ce besoin de reconnaissance affective peut déclencher également un rejet volontaire de notre part lorsque notre entourage qui nous a déçu souhaite obtenir de nos nouvelles.

Par exemple, nous pouvons refuser de décrocher le téléphone, estimant qu’il ne prend pas suffisamment soin de nous et que ses appels ne méritent aucune discussion.  

Cette réaction manipulatoire dépendante de l’enfant intérieur, teste l’amour porté envers nous. Ainsi, plus les appels se renouvellent suite à l’inquiétude provoquée par l’absence de nos réponses et plus nous sommes persuadées que nous comptons réellement pour quelqu’un dans la vie.

Mais si notre environnement cesse de nous téléphoner à force d’entendre la voix du répondeur, nous indiquerons plus tard à d’autres personnes que nous avons été lâchement abandonnées.

Conclusion :

la blessure d’abandon engrange des mécanismes inconscients pour nous toutes qui en ont souffert et en souffrent encore. Il est donc inutile de culpabiliser.

Bien au contraire, cet article nous aide à prendre conscience des conséquences de notre âme meurtrie sur nos comportements dans chacune de nos relations. Voilà pourquoi, l’article suivant indique « Comment apprivoiser la blessure d’abandon. »

Debora De Nicolle, auteur du livre « La victoire de Clarine sur le manipulateur pervers narcissique. » Chaîne You Tube : https://www.youtube.com/channel/UCQmaRLMGiYIrSTbJ4H6mfSQ

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